52 - Le badaud “ivre” d’anticiper(dans le radeau des cimes)le repos du guerrier !
À la plume Ces quelques runes Dans nos secrets langages… Suffocant dans ces brumes Ma langoureuse brune J’ai le visage ruisselant, souillé Et je t’écris ainsi Sans même bafouiller Je t’écris la touffeur Harassante de mes journées Les toucans à toute heure Font un drôle de boucan J’ai ton visage si sage en moi Je te sais, toi, tes yeux de soie Et ce regard lourd de vieux velours… Le radeau rebondit Son butin répandu Épars, pillé, perdu Des chuintements, des bruits sourds Le pinceau des cimes s’estompe, s’adoucit Vois ma plume ondule sur le papier Avide de boire mes pensées et crisser Cris aussi des oiseaux rauques et trilles Tigre lointain, en bas, qui feule Des éclats de soleil aux feuilles scintillent J’arrive enfin aux heures veules La fraîcheur qui vient La faim qui me tient La Canopée qui geint
À la plume Ces quelques runes Dans nos secrets langages Pour te dire tout ce que tu sais bien J’écris, assis, les feuillages fument Oui ! Te dire que bientôt enfin, je reviens Oui bientôt ; Ma longue heureuse brune.