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Christèle VALLIENNE

Discours d'une écrevisse


Om me le dit si souvent : « où donc est ta tête ? »
Mais aux étoiles bien sûr !
Et l’on voudrait pour cela que je me rachète !
Autant rester immature !
Je songe les coudes devant mon assiette,
Les pieds dans le plat c’est dur !
Mon corps étranger possède si peu d’attache
A devoir marcher sur terre.
Pourriez-vous longuement survivre avec panache
Sise en pleine stratosphère ?
Inutile de répondre à cette bravache…
Mais j’en suis tellement fière !

Alors je lie le monde à ma sauce et mon goût
Du voyage qui sépare,
Sans m’élancer autrement qu’à travers vous.
Car à me sentir à part…
Je préfère encore exister pour quatre sous
Et choisir mon propre quart !

Les rêves autrefois parlaient de vérités
Que l’on ne veut plus entendre.
Ils conduisent pourtant les âmes fatiguées
Vers des mondes sans esclandre,
Où un premier devoir serait de s’égarer
Pour ne pas devenir cendre.

Un jour certain, je parviendrai à leur rivage,
Devenue mon propre guide,
Et l’on ne me dira plus : ‘ce n’est que mirage…
Il n’y a pas d’Atlantide !’
Car rêver souvent devrait servir comme adage
A tous ceux qui s’évident !

Je préfère encore ma tête visitée
Par des nuages changeant,
Plutôt qu’un savoir tristement abandonné.
De toute façon vraiment,
Je déteste l’ordre qui contraint la pensée.
Et ce n’est qu’en attendant…

Il faudrait que je sois moins immobile et lisse
Quand mon esprit déjà brûle.
Ce qui me donne souvent l’air d’une écrevisse !
Quel drôle de préambule…
J’aimerai mieux comme jardin des supplices !
Retrouver ma jolie bulle !

Chacun sa demeure, même contre le vent ;
A tous le droit de voler.
Ce n’est pas facile de nager dans le courant,
Essayer donc de rêver !
Je ne cesse de l’écrire décidemment :
Vous n’allez pas vous noyer !