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Charly LELLOUCHE

Portraits : Saillie à Neuilly

Si vous les aviez vus comme ils étaient mignons,
Ces deux maîtres tenant deux tous petits caniches,
Pas plus grands que deux mains, avec leurs poils marrons,
Et eux qui attendaient avec leurs chiens de riches.

Ils regardaient sans voir, l'un assis sur un banc,
Semble chercher ailleurs, fumant sa cigarette,
L'autre gauche, debout a le teint bien trop blanc,
Il est très mal à l'aise en sa tenue trop nette.

Et pendant ce temps là, les deux font leurs mamours,
Se lèchent le museau, se sentent le derrière,
Lui, chevalier servant, elle sa cavalière.

Il se fait assaillant et là c'est la saillie,
La gente demoiselle en son corps défendant.
Mais elle laisse faire et elle est assaillie,
L'animal se fait mâle en un torride amant.

Voilà c'est terminé, il fallait voir les maîtres,
A paraître être ailleurs mais le regard en coin,
Ils étaient consentants, en fait se sentaient traîtres,
Déniaisaient leurs "enfants" et j'étais le témoin.

Sans se dire au revoir, à peine un léger signe,
Les voilà repartis, chacun de son côté,
Moi je les regardais pour tracer cette ligne
Et vous conter l'histoire en ce matin d'été.

20 Juin 2003