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Charly LELLOUCHE

Leurs yeux se sont éteints

Vous ‘’Messieurs les censeurs’’, vous les jeteurs de sorts :
Qui croyez-vous qu’ils soient ces soldats qui sont morts ?
Ils ont dix-huit, vingt ans, pleins d’amour et de vie
À l’âge où, bien souvent, ailleurs on se marie.

Dans cette armée du Peuple, on ne veut pas tuer,
On ne veut pas mourir, simplement protéger,
Seulement rassurer les parents, les familles,
Les vieux ou des bambins qui jouent encore aux billes.

Quand je vois en photos, leur visage rieur,
Ils n’ont fait que rêver à un monde meilleur ;
Je peux vous le jurer, ils n’aimaient pas la guerre,
Et voilà qu’à présent ils reposent sous terre.

Ce sont les mots qu’on dits mais, croyez-vous vraiment
Qu’ils reposent en paix en pensant au tourment
De leurs proches en pleurs ? Non ! Ils laissent un frère,
Une sœur éperdue, ils aimaient père et mère.

Et voilà qu’à présent leurs yeux se sont éteints,
Leur sourire n’est plus, plus jamais les matins,
Le petit déjeuner, pour certains la prière,
Pour d’autre aller au sport, s’asseoir sur une pierre.

Si j’ai pris l’écritoire, osant parler pour eux,
C’est que je veux crier qu’ils voulaient vivre vieux ;
La mort les a fauchés ? Non ! Ce sont ceux d’en face
Ces barbares barbus dont la haine me glace.

Hier j’ai assisté à ton enterrement ;
Pour toi Liran Edry, j’y ai fait le serment
Que je serai la voix de chaque militaire
Tous ceux morts au combat et que l’autre a fait taire.

Alors vous les censeurs qu’on nomme ‘’bien pensants’’,
Pourquoi tant vous grimer ? Vous êtes ces passants
Qui oubliez qu’ailleurs on tue, on assassine
Par centaines de mille, et plus même une ligne.

Lundi 4 Août 2014