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Charles EIFFEL

Catabase

Les portes des Enfers semblent cloîtrées dans l’ombre
Abyssale, lointaine, et soustraite du monde,
Derrière on entend, grossis d’âmes qui grondent,
Des fleuves les échos qui tissent la pénombre.

Et pourtant, toi, Morphée, toi ma belle hécatombe,
Quand je suis un enfant, quand dans tes bras je sombre,
Lové de cauchemars, de démons en surnombre,
Tu me mènes là-bas, dans l’après de la tombe.

J’entends le chant des morts, strident, pareil au rhombe,
J’entends le cri aigu de leur vie qui s’effondre,
Et l’Achéron me prend, je vois sa flamme fondre
Sur un corps abîmé, qui se ploie puis succombe..

Les portes des Enfers seront toujours ouvertes,
Et l’arche de Charon ne rame pas à perte.
J’ai Thésée ou Ulysse ou Hercule en mémoire,
Mais depuis l’au-delà, le revenant est rare.