D’Amour
Facile.
Laisse-moi te défaire de toutes tes folies
Du temps qui nous maudit, de l’angoisse et des peurs ;
Laisse-moi tout apprendre, de toi et puis du monde,
Des gens et des chemins, de nous, au fond, l’humain.
Laisse-moi tout comprendre et chercher à savoir
Laisse-moi découvrir qui on est, et puis toi.
Et puis toi,
Comme un miroir pour moi, où mon reflet je crois,
Se complait et se noie.
Laisse-moi te chercher et puis te dessiner,
Etudier les mystères que tu portes toujours,
La magie de tes mots, de tes yeux, leur regard ;
Laisse-moi tout savoir.
Facile alors, enfin, de mourir et demain,
Le temps de réparer tout ce que je n’ai fait,
Et les choses oubliées, et les envies manquées,
Et tout comprendre, alors, un peu de paix, soudain.
Laisse-moi emporter le plus beau de tes rires,
Tes regards, tes soupirs, tes mots, un souvenir…
Les envies de toujours cloîtrées dans ma mémoire,
Un instant, et mes yeux qui écrivent une histoire,
Souviens-toi…
Souviens-toi de ce soir, du soleil qui se noie
Pour un sourire je crois, pour un sourire de toi
Et demain la folie, fatiguée, de nos jours,
Se taira, écrasée par un espoir sourd.
Laisse-moi m’endormir, serrer contre ta voix,
Fragile et éphémère comme une plume d’ange.
Rêver de tout comprendre, le jour et toujours toi,
Toujours, on ne sait pas ce qu’il y a d’étrange.
Facile…
Et rire, alors, soudain, dans le silence fort
Dans l’aube, mal éveillée, de demain qui se lève
Dans l’espoir qu’on apprend, le doute qu’on ignore,
Et rire alors, toujours, comme on signe une trêve.
Laisse-moi tout comprendre, tout du monde et puis toi,
Comme un miroir pour moi, où mon reflet je crois,
Rêve d’éternité dans tes yeux immortels,
Sans chercher à savoir si tout ça est réel.
