C’est un petit abri fané Tout au bout de l’allée Où vieilles planches délavées Portes et clous rouillés À mon cœur accrochés Bordent de leurs troublantes pâleurs Une verdure abondante.
C’est un endroit charmant Où les oiseaux sont toujours chantants, Qui vous conte de mémoire Les histoires d’un temps naguère Du temps où l’on prenait le temps.
C’est un petit abri fané À côté d’un poulailler déserté Que les saisons ont délaissé. Les arbres viennent s’y pencher Et les pigeons s’y percher Pour mieux le consoler.
Derrière, s’élèvent des cyprès Aux hauts sommets Qui semblent être nés Pour mieux le protéger.
C’est un petit abri fané Aux odeurs de lavande Un faux air de Provence, Côtoyant la poussière noire D’anciennes mines grises Et les toits de tuiles rouges.
Il reste encor’ devant l’allée Quelques herbus pavés Qui craqueront sous vos pas Si vous passez par là. Les pierres de la maison Gardent muettes les secrets Les bonheurs d’enfants Du temps où flottaient dans l’air Des musiques d’antan Quand au temps des amants Ça fleurait bon le lilas L’amour et la tarte maison.
C’est un petit abri fané Accroché à mon cœur Aux couleurs du dimanche.