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Caron ROBERTO

L’Eaudyssé (L'Eauracle 5/9 - Alexandrin)

Immobile dans l’espace, j’attendis le départ
À travers le hublot, l’immense vide sidéral.
Sur un fond de charbon, des regards par milliards,
Tous m’épiant indiscret, l’angoisse fut viscérale.

S’échappant des engins, un voile blanc de fumée
Prenant la forme d’un ange, ses ailes nous enrobèrent.
L’aura parabolique, d’apparence de bouclier
Contre quoi contre qui, je voulus point de guerre.

Je vis des filaments, queue de lumières tassées
Essayant de s’enfouir, contraints au puits sans fond.
Marées de particules, masse de poussières teintées
Eux semblèrent résignées, nul pitié ce glouton.

Vibratos en rafale, mes oreilles s’écorchèrent
Vibrations saccadées, la matière se rompit.
La lumière se courba, les étoiles s’écartèrent
L’univers à genou, un trou béant s’ouvrit.

Voyage instantané, inconcevable barrière
L’humain transcende les lois, un passe-temps salutaire.
Réalité brutale, je fus tout à l’envers
J’espérai pour le mieux, que puis-je vraiment faire?


Suite - L’Eaurizon (6/9)