D'une démarche lente, une plate écriture Flirte avec mon coeur sur l'écho de la sono Des musiques de jazz quand ma muse immature Dans le buvard du soir sanglote tout son eau.
Je l'essore avec soin, remplissant la cartouche D'une mousse écarlate... Et voilà le stylo Comme l'esquif s'en va... Sans que rien ne le touche... Sans que rien ne l'effleure... Au bout du fil de l'eau.
Colérique la Muse enfin me désarçonne De ses chevaux en feu brûlant dans mes yeux clos. Trois voyelles au coeur. A l'âme une consonne... Et le manège tourne, esseulé dans l'enclos.
Je cherche le mot juste. Enfermé. Peu loquace... Dans la chambre des pas perdus, indélicats Qui déposent en moi leur énorme carcasse, Secouant tout mon être avec perte et fracas.
Quand le coeur orgueilleux, la démarche hautaine, Aux sangs noirs du chagrin cogne sur des tambours, Que l'orage remet mon heure en quarantaine Dans la gamelle vide où boivent mes amours...
Des chaînons à mes vers un poème s'amuse Dans le fond du chenil... A mordre l'amour-chien! Sur la feuille froissée en muselant ma muse Il va: Sourd et aveugle... Un de ces jours prochains
Déployant sa superbe et terrible pantière, De l'aigle squelettique au gras du damoiseau, De son bec acéré dépecer toute entière Sur cette épouvantail: Ma cervelle d'oiseau!...