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Célédonio VILLAR GARCIA

Les myrrhes vertes des beaux dommages

Couvertes de mousse des bois les ruses de trois mousquetaires
Écorchent en un cœur aimant mes défenses immunitaires.
Tyrans automnes étirant leurs couvertures sous les noix
Ramènent ma rate pitance aux souricières des sournois.
De la cale comblée d’émoi aux voilures de mon corps d’âge
Mûr, corsaires et flibustiers amorcent l’ultime abordage.
Ô défenseurs demeurez cois puisque insensibles et sourds sont
Vos tympans aux cris des poupées gémissant parmi les oursons.

Jetez mon ancre de carton du balcon de vos maisonnettes,
Des mots forts écrits dans le bronze, insignifiants mais honnêtes.
Dans ma poche de solitaire une main vineuse aux doigts gourds
D’une pluie de mercure loge une poussière à l’œil du jour.
Sous un cil noir l’iris de l’œil voit en mon cœur des bleus des Causses…
Et des mains présentes poussant l’un après l’autre ces blockhaus.
Puisque ces trompe-la-mort qui sortent de ma terre de chair,
D’une détonante eau-de-vie, basculent de mon rocking-chair.

Des orages crevant le ciel avec les paras du tonnerre
Déploient leurs voiles éclairées par mon azur cinquantenaire.
Un cutter, de sa lame neuve, à la table des mots secrets,
Tartine d’imparfaits « Peut-être » la sanguine des yeux grès.

Si j’étais dans une abbaye ôte de l’avarice même,
Le corps des moines désossés de leurs vendredis de carême.
Aurais-je encore de l’esprit si j’étais l’avare marchand
Pesant sur sa juste balance or, rubis, émeraude, argent.
Toutes les dentelles du monde, autour de mon âme enroulées,
N’auraient dans cette écharpe en feu qu’une odeur de tôle brûlée.
Les prières du Saint-Esprit dans leurs costumes d’apparat
N’auraient ni voix, ni foi, ni Dieu, pas la moindre once d’un carat.
Mon semblable pleurerait comme une madeleine… Disais-je !
Endimanché de pain, de vin, autour de quelques hosties sèches.
Le bouquet garni des saveurs dans la gamelle de François
D’assise, d’ici et d’ailleurs aurait un goût si fade en soi.

Si, je dis bien si par malheur, le rideau sale à la fenêtre
Et la ride au coin de mon œil serait trois reflets d’un non-être.
De la canne de sa naissance à Saint-Julien-en-Genevois
Il resterait l’aveugle ego de ne pas voir ce que je vois.

San-Benito, sang-de-dragon et sans double faute ni ace
Dans un carré je suis le jeu d’insolites petites-nièces.
Tes ballons d’or, petit-neveu, font de tes jeux un avant-toit
Sous les parapluies de mon cœur qui s’ouvrent au-dessus de toi.