Vos
poèmes

Ma vie est un vice, une angoisse.
Son ombre me fragilisant
Dans ce tissu que je défroisse
Va comme un faux tranquillisant

Calmer les aurores cruelles
Aux nerfs d'un amour endeuillé
Qui posément de leurs truelles
Lissent les plis de l'oreiller.

Sa robe comme couverture
Me couvre. Une fièvre, forte à
Faire peur, vêt mon ossature
Des hardes de la soledad.

Aux mains voleuses de l'Arsène
Elle dépose son larcin ;
De caresse en caresse obscène
Ma bouche au téton de son sein.

Pendille petite culotte,
L'intime fragment suspendu ...
A l'arbre des nuitées tremblote
Une érection de pendu.

Ce rêve est une souricière.
Offerte aux appâts rubiconds
Ma verge dilue en poussière
Le sperme d'un plaisir abscons ;

Et d'une aurore jouvencelle
Comme une pierre, O mon pierrot !
Ta flamme de neige chancelle ...
Puis s'écrase sur le carreau,

Sur du linge sale, en cagette,
Des nuits putrides viennent choir
De cette corbeille où se jette
Ma semence dans un mouchoir.

Dans son cloître l'amour austère ;
Misérable love story !
Aux claquettes de Fred Astaire
Et sur mon coeur endolori

Danse. Macabres, les morsures
Des nuits sans elle mordent dans
Une vieille boîte à chaussures
Tout mon sexe flétri dedans !

Comme des gouttes aux mamelles
De mon infime infirmité
S'écoulent les larmes jumelles
De l'éther ... De l'éternité.

« L'insemence » qui vagabonde
Au fil des heures va sécher
Dans ce mouchoir que je féconde
Sur les lamelles du plancher.