Et je baisse les yeux Pour ne plus voir ton corps Vêtu en habit bleu Dansant corps contre corps La musique promène Ses caresses qui sonnent Dans cette masse humaine Mais je ne vois personne
J'ai le mal des nuits blanches Passées tout contre toi Derrière ce mur de planches Qui me sépare de toi
Je m'approche du bar J'ai besoin d'massacrer D'casser à coups de barre Ton image sacrée Qui règne dans ma tête Comme une supercherie Qui sournoisement tète Le pis des vacheries
Je m'approche du bar Du tic-tac d'un colis Qui redevient barbare Mais par mélancolie
L'oiseau de mon esprit A cassé son perchoir Et le voilà qui prie Et voilà qu'il vient choir Dans une pâte épaisse Une lave en fusion Qui cruellement dépèce La chair des illusions
Et ces gens qui m'entourent Sont une forte colle Qui me saoule dans la tour Des vapeurs de l'alcool
Le vent tiède du soir Rafraîchit quelque peu Ceux qui viennent s'asseoir Près d'un rêve sirupeux Un rêve qui se délabre Comme des pensées nageuses Qui s'en vont de palabres En phrases moyenâgeuses
Elles ont les mains moites Qui me pansent le coeur Quelques cent mille watts Aux sourires moqueurs
Mes rêveries banales Mènent à la lassitude Et mes pensées n'inhalent Que des vicissitudes