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Célédonio VILLAR GARCIA

Le cœur a la source du corps

Dans les chars de juin, pareils aux sabots de vair des bœufs qui beuglent,
Les amants ont des yeux de verre. Ouverts dès l’aube : Ils sont aveugles.
Droite comme un i majuscule, orgueilleuse de ton statut,
Femme de l’aube ensommeillée en cendres de marbre où vas-tu ?
Sur l’épouvantail du moineau, du corbeau, du busard, de l’aigle,
Se dresse un torse masculin comme des brins d’épis de seigle.
De l’antimoine dans le cœur, de l’arsenic dans le poitrail…
Et la mémoire qui poursuit insomniaque son travail.
Des bouches pleines de jurons dans la panse de vieilles vaches
De colères et de rancœurs s’en nourrissent et les recrachent.
L’homme et la femme ruminants sont deux pitoyables suppôts,
Valets d’acides propos ne laissant en bouche aucun repos.
Dans un linceul de draps froissés les corps dormants sont des stigmates
Et bien plus fort que de raison bougent comme des automates.
Sur les marches du devenir les soupirs deviennent plus lents.
Circonvenus sur l’édredon bâillent des scrupules brûlants.
Le remords, lourd comme le pis d’une chevrette vendéenne,
Crache des fœtus sur la paille ; Empreinte de notre A.D.N.
La brunante de la vermine ôterait-elle le surplus
Que dans la mélasse des jours nos pieds ne nous porteraient plus !
Entre l’éveil et le sommeil dégouline en longue glissade,
Du grand saule, une eau de bohème ; Évidente lapalissade !
Une eau de toi. En face de ton image je serai vrai.
Atrabilaire, amer et seul… À toi seule je le devrai.