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Célédonio VILLAR GARCIA
Le cœur
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Célédonio VILLAR GARCIA
Le cœur
Si tu venais à disparaître
Dans un trou noir, par accident,
Avec des centaures sans tête
Et des licornes à six dents.
Si de ta nuit cauchemardesque
Tu couvrais mon corps ennemi
Devenu pour tout dire presque
Les latrines de faux amis.
Si tu venais à disparaître
De ma poitrine, un jour béni
Par des glaires grasses pour être
Le crachat précis du déni.
Me laisserais-tu seul, ainsi que
Le dernier soupir se marie
Dans cette cage thoracique :
Une cage de canari.
Me laisserais-tu tes artères
Pleines du sang qui me faisait,
Certains samedis soirs sur Terre,
Vivre la vie qui me plaisait
Avec ceux qui me faisaient dire :
« Pardonnez-moi, je suis distrait ! »
Dans les pensées lourdes que tirent
De paresseux chevaux de trait.
Si tu venais à disparaître,
Toi, l’organe qui n’a cessé
De n’être que le dernier être
Dans le Sylans du crétacé.
Quand ils iront à bicyclette,
Après la pluie, pour ôter l’eau
Comme des roues de mobylette…
Pourrais-je les suivre à vélo ?
Petite reine, manque-t-il,
Dans l’organe qui s’assagit,
Le pied véloce d’Anquetil…
Car c’est de mon cœur qu’il s’agit.