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Célédonio VILLAR GARCIA

Le cagibi

D’habitude pour me punir,
L’instruite autoritaire m’ordonne de prendre la porte.
La porte de l’entrée de la classe.
Dans le couloir en face de la classe des grands.

Le maître des grands,
Règne en maître absolu sur tous les sujets.
C’est le grand chef des instituteurs d’Arlod…
Et des institutrices. C’est un homme coriace.
Pour peu qu’on ait la malchance de le voir sortir
Durant la punition et c’est un badaboum
Qui vous tombe dessus.

Aujourd’hui, c’est mon jour de chance.
La place est déjà prise.
L’institutrice m’envoie dans le cagibi, une petite
Pièce sombre où sont entreposées les fournitures d’école.
Un cagibi avec un petit lavabo.
Le temps passe, la classe remue puis devient silencieuse.
Elle ne vient pas m’ouvrir la porte. Je reste dans le cagibi

Il est midi. Elle m’a oublié. Tant pis pour elle.

Quatorze heures.
L’institutrice me demande pourquoi je ne suis pas sorti.
Je lui réponds que personne ne m’a dit de le faire.

Mon père m’attend dans la cour, affolé.
Le grand chef est là, lui aussi. L’institutrice s’excuse.
Mon père leur parle.
Ils l’écoutent.
Comprennent-ils mon père ? À vrai dire je n’en sais rien.
Mon père parle le français comme une vache espagnole.

Cette après-midi je suis dispensé de classe.
Je rentre avec l’Espagnol.

Les vaches restent dans la cour.
Ce soir les vaches feront des veaux.