L'un à l'instar de l'autre, autant marquis de Sade L'un et l'autre, autant l'un que l'autre nous fuyons La mémoire qui tord, qui torture, torsade La chair du souvenir, de petits aiguillons. Si tantale je suis : Vous êtes mon supplice ! Le sabot de l'absence avec des pieds fourchus Qui crotte ma bêtise et de bêtise plisse D'une peau de mulet mes atomes crochus. Quand vieillesse pourra de clous sur une planche Cloisonner mon mouroir de quatre bouts de bois ; Entendrez-vous gémir ma voix sous l'avalanche ? Geindre comme les chiens d'une meute aux abois ! D'une horde affamée, autant gras que bégueule Je suis l'infirme obèse ! O galette des Rois Dans ta fève je cache une effroyable gueule ! Toi mon alter ego de coups tu me rouas. Dans la niche hivernale... Infernale toupie ! Où nous faisons de l'herbe un linceul de charpie Et de nos souvenirs le caveau des pitiés Où je fume la mort comme si vous l'étiez. Une patte levée au bord de la gouttière Annihile mon sang dans une pissotière. La cervelle de gale, égale à mon cerveau, Se débonde sur moi le long du caniveau.
Je suis la parenthèse au maître mot : Broyage ! De quatre doigts coupés : Un adieu sur le Nil, La sangle à votre main qui partez en voyage. Entendez-vous les chiens hurler dans le chenil ! Dans leurs gueules en sang qui mordent le grillage Ne voyez-vous donc pas mon sinistre vieil âge ? Les gamelles de plomb aux restes saturnins Où l'on trouve parfois des squelettes canins.