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Célédonio VILLAR GARCIA

L'aube s'est faite louve

L'un à l'instar de l'autre, autant marquis de Sade
L'un et l'autre, autant l'un que l'autre nous fuyons
La mémoire qui tord, qui torture, torsade
La chair du souvenir, de petits aiguillons.
Si tantale je suis : Vous êtes mon supplice !
Le sabot de l'absence avec des pieds fourchus
Qui crotte ma bêtise et de bêtise plisse
D'une peau de mulet mes atomes crochus.
Quand vieillesse pourra de clous sur une planche
Cloisonner mon mouroir de quatre bouts de bois ;
Entendrez-vous gémir ma voix sous l'avalanche ?
Geindre comme les chiens d'une meute aux abois !
D'une horde affamée, autant gras que bégueule
Je suis l'infirme obèse ! O galette des Rois
Dans ta fève je cache une effroyable gueule !
Toi mon alter ego de coups tu me rouas.
Dans la niche hivernale... Infernale toupie !
Où nous faisons de l'herbe un linceul de charpie
Et de nos souvenirs le caveau des pitiés
Où je fume la mort comme si vous l'étiez.
Une patte levée au bord de la gouttière
Annihile mon sang dans une pissotière.
La cervelle de gale, égale à mon cerveau,
Se débonde sur moi le long du caniveau.

Je suis la parenthèse au maître mot : Broyage !
De quatre doigts coupés : Un adieu sur le Nil,
La sangle à votre main qui partez en voyage.
Entendez-vous les chiens hurler dans le chenil !
Dans leurs gueules en sang qui mordent le grillage
Ne voyez-vous donc pas mon sinistre vieil âge ?
Les gamelles de plomb aux restes saturnins
Où l'on trouve parfois des squelettes canins.