Et la harde surgit, femelles en avance, Crinières flottantes comme des haïks frangés. Quels jolis grains d’onyx, sur le sol engagés, Comme rompt le collier d’un enfant de naissance !
Mais, très rapidement, la troupe est tout cernée, Avant que la sueur sur mon cheval ne coule. En male et femelle la chasse fût ornée ; Des cuisiniers sans nombre en ont servi la foule.
Au retour, mon pur sang hochait un front joyeux, Et sa vue sublimait tous les plaisirs des yeux. Que de sang des bêtes, sur son cou et ses flancs, On croirait du henné sur des cheveux tout blancs !
Il courait droit devant, il fixait les arrêts ; Marchant au grand galop, il cachait bien sa croupe, Par une queue tombante aux pointes des jarrets, Au milieu des fesses. Il a le vent en poupe…
<I> adaptation d'un poème d'Amr Al-Qays, 5ème siècle</I>
