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Brahim BOUMEDIEN

Sereine était Hizia

Ma mère, ma douce mère, m’accueille en me disant
« Hizia est partie, et mon cœur est bien gros
Résignons-nous, mon fils et pour elle, prions
Pour que Dieu, le Seigneur, celui qui est là-haut
L’accueille au Paradis qu’elle a tant espéré
Mais qu’elle n’a pu avoir au printemps de sa vie
Ni même en son été où elle a tant erré
A la recherche d’une âme à laquelle elle se fie »
J’étais triste aussi, mais je me contenais
De sorte que mes larmes coulent à l’intérieur
Et que celle qui me comprend, celle qui me connaît
Ne voit pas que son cran est au mien supérieur
Ma sœur souleva le voile, et je vis Hizia
Ses yeux étaient fermés et elle était sereine
Sa joie était visible et ma main se plia
Sur un visage semblable à celui d’une reine
Elle était apaisée, elle était même fière
D’avoir enfin trouvé dans la vie éternelle
Ce qu’en vain, elle cherchait dans la vie éphémère
Ce vœu, si entravé par un destin cruel
Je retournai pensif et marchant à pas lents
Vers une porte ouverte mais à moitié fermée
A l’image de la vie, jouant avec le temps
Pour élargir l’entrée, ou bien la condamner
Et lorsqu’elle fut placée dans sa dernière demeure
La terre n’abîma point le corps de Hizia
Les pelletées versées par le fossoyeur
Devinrent des pétales aux couleurs d’hortensia
Pas loin de cet endroit, dort l’autre Hizia
Celle dont l’histoire est un peu différente
Celle par laquelle le poète brilla
Repose en paix, ma sœur, dans cette terre aimante
Où pousse sur ta tombe un petit palmier
Qui grandira, ma sœur, le palmier grandira !