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Benoit MORARD

Aube matinale

Souffleur de l’ange, immédiat après neige,
D’une noire transparence, qui vous transperce,
Froide lame grise et blanche, toute pleine d’écume,
La lèvre psalmodie, et l’autre tremble.
Et terrible foison d’ignorance,
Lave saine rougeâtre et brûlante,
Qui ne sied à un empereur,
De plaques argentées, essaimes de rouge,
Une lumière se sort en douce de la flamme,
Et vient frapper la lueur d’un regard
Mouillé de larmes d’une femme épleurée.
Quitté du bouillant chaudron cabossé.

La fenêtre est ouverte sur ce dehors
Enchanteresque de vie et de mort.
Le vent épouse ce noir qui se mariât au blanc.
Et le vent vient agiter le rideau du lit.
Se lève, les cheveux défaits, l’œil glauque,
Et se gratte l’épaule, soudaine et dénudée.
Elle s’appuye doucement sur la mousse,
Et se tient, sans éveiller les craquements.
Mille images la transpercent de mille coups ,
La baïlaka chante doucement
Et l’accompagne, en amie infantile,
Dans une tendre valse de leurs âmes bondis.

Le brave château se met en transe,
Et, dans sa froide chemise noire,
S’en va s’enquérir de leurs santé.
Il rase le sol, et le mur,
Sa lumière s’écoule dans les interstices,
Et s’y cache, sous le regard amusé
D’un brave enfant porteur de petits bonheurs.
Elle s’étiole et quitte peu à peu
Toujours rigolant, et se jouant les coudes.
Elle saute ainsi, de mur en mur, de pierre en pierre
Comme cet enfant sur les moutons hagards.

Cet homme ne vit que d’ombre,
Qui s’envole toujours, et le suit.
Cette femme ne vit que de lumière,
Qui s’en va toujours, et toujours