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Beatrice LUKOMSKI

Deux amies.

Elle et moi sommes deux amies nous promenant,
Bord de mer, hauteurs des monts ciselés dormant,
Que vie a battues d'infinies douleurs, nos cieux jolis,
Qu'offre la joie quand hiver déserte enfin, poli.

Prenons-nous autre chemin, lasses des froideurs,
Que nos cœurs ne supportent plus, de nos candeurs,
Ces âmes qui n'ont de grand que leur aridité.
Ce désert humain recroquevillé dans son inanité !

Quand l'enfance remue nos mémoires vives,
Et que nos souvenances meurent et dérivent,
C'est elle et moi au pays des tristesses, déclinant,
Pour des rires chavirant nos barques sur l'océan.

Regarde-t-elle l'horizon suspendu au levant,
Que son couchant embellit nos soleils blancs ;
Assises sur la barrière face à la mer des poèmes,
Elle et moi pensons le monde et son diadème.

La tiare du soleil coiffe nos pensées de rimes,
Et tirons-nous un trait de vague sur l'abîme,
Que s'affole la mer à nos cruelles résurgences,
Qui feraient de nous des autistes à l'existence.

Mais brillent les eaux dormantes et ses salantes,
Et d'un coup de pied naissons-nous d'une calanque,
Que nos mères rapportent la beauté de leurs visages,
Abordant le lointain éteint, qui n'a déjà plus d'âge.

Pendant que mes yeux louent les cimes blanches,
Je la sais contemplant l'écume bleue sur Avranches ;
Pendant que l'écume roule sur les bancs de sable,
C'est l'étoile floconnée, qui ensevelit le cygne vénérable.

Et toujours des tristesses et des rires, elle et moi,
Pleurons sur les insuffisances qui disent aux bois
Leur ombrage sur les hommes d'ombres parfaites,
Qui oublient que mer et cime sont deux prophètes.