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augustin Garcia

L' HIVER EST LÀ ...

L'hiver
L'hiver est là...
Avec déjà ses jolies crèches
Ses sapins enneigés, ses guirlandes de lumières
Et ses boules de Noel qui scintillent de mille couleurs...
Et les enfants qui n'en peuvent plus de patienter et de chanter Petit papa Noël, le soir dans leur petit lit, avant de s'endormir..
Non ! n'oublie surtout pas leurs petits souliers...
Si ça t'arrivait fait vite demi-tour, petit papa noël qui deviendra grand un jour... Qu'importe si tu allonges ta course autour de monde ! Contrairement aux gilets jaunes tu ne paies pas l'essence, toi qui glisses gratuitement sur la neige avec ton chariot...
Non il y a bien longtemps qu'il n'y a plus de neige sur les Champs Elysées.
Bien longtemps qu'il n'y a plus d'enfants entrain de jouer.
On y trouve maintenant que des casques et des matraques...
Comme jouets on peut mieux faire, me direz-vous.

L'hiver
L'hiver est déjà là

Avec ses nuits glacées
Et ses drames aussi...
Un homme endormi allongé sous un pont avec sous sa tête son maigre baluchon lui servant d'édredon...
Et puis au dessus de lui des milliers d'étoiles dans le ciel, qui semblent être toutes-là pour le veiller...
Un peu comme on veillait les morts autrefois...
Avec aussi, au fond de sa mémoire, sans doute détruite, les vestiges d'une longue histoire qu'il aura été le seul à connaître...
Son histoire.
Une histoire qu'il emporte avec lui
Loin
Très loin...
Une histoire que personne n'aura connue véritablement.
Qu'il a toujours gardée pour lui pour ne déranger ou n'attrister personne...
Plutôt crever que de faire pleurer dans les chaumières.
Une histoire absente aux vivants
Qui ne permet pas de comprendre, encore moins de juger...
De juger un homme arrivé au bout de son chemin ...
Au bout de son enfer...
Lui qui a peut-être été , il y a bien longtemps, un enfant jovial, heureux, débordant de vie et de projets avant que son existence ne bascule un jour.
Quelque chose peut-être qu'il n'avait pas prévu...
Ou qu'il ne pouvait imaginer.
Un enchaînement sans fin de coups tordus de la part du destin, par exemple...
Pour n'être plus aujourd'hui, au rendez-vous de ce petit matin frileux d'hiver, qu'une ombre immobile, inerte, à peine visible...
Mais si dérangeante pourtant pour celui qui doute, qui n'est sûr de rien...
Qui hésite entre les prétentions du mérite et la réalité de la malchance pour certains...
Une ombre de vie qui ne se réanimera plus.
Qui ne fera plus semblant d'exister
Qui ne pourra plus aller se cacher la nuit sous un pont...
Qui ne gênera plus personne sur le parvis des Églises...
Ou aux portes d'entrée des grandes surfaces...
Ni sur les larges trottoirs du centre-ville décoré de lumières...
Un homme, sous un pont lui même endeuillé
Une ombre comme une frêle silhouette abattue par la détresse, et qui gît sur un sol recouvert de givre...
Celle d'une dépouille
D'une vie effacée.
Un corps qui n'aura jamais plus froid.
Celui d'un homme qui ne sera jamais plus seul.
Un homme mort
Mort de misère
Mort de sa solitude
Peut-être mort d'amour aussi...
Un S D F
Un fait divers

J.C. SOULIER