Comme un chat qui avance tapi Comme la nuit douce et feutrée Comme l’onde qui soudain frémit Je viens vers toi, timide et apeurée.
Et éclate alors dans un doux poème, Un murmure qui n’est pourtant que silence Regarde, je suis vêtue d’une robe de bohème Qui devient transparente lorsque je danse.
Dans l’espoir du possible, mon corps pétille : Veux-tu tremper tes lèvres dans ce champagne ? Puis soudain me voilà telle une petite fille Qui cavale dans l’éther de tes montagnes.
Je t’aime : je t’offre ce simple arc-en-ciel ; Mon dictionnaire s’évapore, plus de mots, Rien que des vibrations jusqu’à l’essentiel. J’ai l’âme colombe sur un tendre rameau.
Ta présence invisible, comme douce folie Est comme caresse sur ma joue, allume mes yeux. Pour un aveu voilà que change d’un coup la vie Trois mots qui m’enroulent dans leur noeud.
Alors, je tente la raison mais rien n’y fait : Ritournelle tourne en farandole et toi Tantôt musicien, magicien, tu me tiens éveillée. Un je t’aime à oser, c’est un alléluia.
Eternels, uniques, nouveaux chaque jour, Trois mots s’avancent, épicent chaque seconde : Saveur exquise, senteur au parfum de toujours Nos ‘je t’aime’ font le tour d’un autre monde.
Une nouvelle moisson naît du sol autrefois en friche Et offre une récolte féconde que protègent mes mains. Les rimes deviennent plates, le cœur, lui, est riche Les vers dansent sous terre, la mort enfin s’éteint.
Voilà, je voulais te dire ‘je t’aime’ et m’envoler : De peur que tu ne répondes pas à ce cri silencieux. Je m’en retourne vite de l’autre côté de la vallée… Si jamais, mon adresse, c’est rue des amoureux.
