Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Arwen GERNAK

Quelques vers à songe

A colmater les brèches et les fissures du temps,
Mon âme s’est décapitée aux aiguilles
Devenues couteaux à dépecer mes horloges,
équarrisseuses de souvenirs.

A planter des graines d’amour
dans les déserts cuisants
D’existences perverses,
Mon cœur s’est enlisé
Dans les sables mouvants
De l’absurdité.

A chaque porte ouverte,
Ton visage est absent.
A chaque lune naissante,
La solitude hurle ton nom.
Jamais, il ne lui fait écho.

Je déambule claudicante
Dans les couloirs de Rouge-Mort,
Une fleur sanglante entre les lèvres.

Ma poitrine en recueille
Les gouttes tièdes
Mais mon cœur s’essouffle
Chaque nuit un peu plus.

L’amour manqué n’a plus rendez-vous
Au pays des verts espoirs.
Une heure encore
A déserté le cadran.

S’avance en triomphe
L’intemporelle cadence
Des armées de la Mort.
Le vent se lève à l’ouest
Alors que le soleil déjà se meurt.

C’est la dernière nuit de sève.
L’arbre à rêves, dépouillé
De son ultime ardeur,
Trône sur le reg
Des mémoires calcinées.

Leurs cierges dont la mèche
A tout offert de sa virginale ferveur,
Ne sont plus que des parodies de dentelles
Et la cire écoule sa désespérance
Au pied de mes ex voto.

Sur les dalles froides et ternes
De la Superbe et de la Convoitise,
S’acharnent
Quelques vers à songe
Autour d’un lambeau pourrissant de féerie.

Les feux follets sont
Les nouveaux réverbères
Au cimetière de mes émerveillements.