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Arwen GERNAK

Ô comme j’aimerais…


Ô comme j’aimerais…


Tant de fois, je l’ai imaginée
L’absence de toi, pour quelques temps,
Comme aujourd’hui, comme maintenant :
Le rêve était à des lunes de la vérité.

A force de bâtir ces heures,
Je me croyais à toutes épreuves.
J’installais le décor tout en douceur,
Me racontais des histoires neuves.

A force de construire cette nuit,
Je me pensais en toute sécurité ;
Je me voyais bien à l’abri
Avec tes mots et tes étranges bouquets.

Autour de moi, le monde est un manège
Aux chevaux fous, aux enfants tristes.
T’aimer prend le goût du privilège
Je suis un clown seul sur la piste.*

Les contes que j’avais en réserve
Ont plutôt l’air de sinistres requiem ;
Les mots gisent là ; envolée, la verve.
Me reste un talisman, quelques poèmes.

Paris gronde, Paris chante, Paris sans remords.
Je vois la Seine qui ricane sous les ponts
Et deux amants oublient que Charles dort.
Un homme, toi peut-être, psalmodie son nom.

Tu n’es pas là : ma forteresse de carte
S’effondre comme l’illusion qu’elle était.
Pourtant, de toutes, il en est une que je garde :
Un as de cœur ! Ô comme j’aimerais…..

Les heures s’écoulent lentes. Bonsoir, traîtresses !
Vous toujours amies, ce soir m’êtes rivales.
Mon amour est à la Bastille. Bonjour tristesse !
A toi Notre-Dame, à moi les Fleurs du mal.

Toi à Paris et moi ici ;
Moi si proche des fous.
Toi si loin de chez nous ;
Moi aux portes de la nuit.