Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Arwen GERNAK

Espagne

Devant Lérida, la terre aride, se dresse
Un grand mur blanc orné d’une porte épaisse.
Les deux vantaux sont faits de bois de châtaignier,
Rehaussés de postures forgées avec adresse.
Deux bœufs aux larges cornes et par un joug liés,
Tirent, sur la voie raide, un tombereau de blé.
Par l’unique fenêtre de fer grillagée,
Le regard d’une enfant, par l’ombre protégée,
Suit avec attention, le char se balançant,
Aux jointures des pierres et des galets saillants.
Entre les croisillons qui assurent sa garde
Au ras de la croisée, une rose hasarde,
Dans la chaleur vive du plus torride été,
Un bout de rameau vert et sa fleur écarlate.

Le poids de la lumière perçant les brumes mates,
Et pour de longues heures, assoit sa royauté
Sur la place déserte, les toits et les clochers,
Dont les miroirs brillent
Sur leurs tuiles vernies.

Il ne manque à cela
Qu’un air de corrida,
Que le rythme endiablé
D’un flamenco ailé,
Auprès d’une potale
Aux arêtes adoucies
Par le vent, par les ans
Et la caresse des mantilles ;
Au loin la cathédrale….
Et plus loin la Castille…