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Arwen GERNAK

...c’est devenu mon chant de haine!

Petit amour qui habitait mon cœur,
Forteresse pour une dentellière
Toi qui brodais mes tapis d’occident
Et m’offrais tes regards de sorcière
Pour la harpe d’un inconnu, pour quelques chants,
Odes mensongères
Tu as soudain trahi ce que tu m’avais donné
En une promesse sincère

Depuis ce matin funeste,
J’ai revêtu mon âme d’une armure de féroce haine
Je crie au monde ma vengeance
Et ne reposerai qu’au retour de ma reine !

Toi qui courais au-delà de ma citadelle
Pour cueillir un rêve, un je ne sais quoi,
Ne l’as-tu pas vu s’avancer d’un pas sournois
Dans l’ombre des sous-bois ?
Il portait habit de veneur, il souriait
Comme le plus beau des enchanteurs
Mais occultait sous une cape de velours
Un arc aux flèches d’empoisonneur.

Depuis ce matin funeste,
J’ai revêtu mon âme d’une armure de féroce haine
Je crie au monde ma vengeance
Et ne reposerai qu’au retour de ma reine !

Insouciante tu l’as suivi jusqu’à l’orée,
Tu riais comme rient les âmes belles.
Pourquoi n’as-tu pas entendu ma voix
Qui dans le jardin hurlait pour le rappel ?
Son pipeau avait plus beau son que mon cor
Qui sonnait pour ton seul secours
Trop naïve, tu n’écoutais
Que ces serments de brigand,
Ces mensonges de velours.

Depuis ce matin funeste,
J’ai revêtu mon âme d’une armure de féroce haine
Je crie au monde ma vengeance
Et ne reposerai qu’au retour de ma reine !

Tout contre lui tu t’es abandonnée,
Insoutenable attrait pour ce bel étranger.
Lui a ravi ta gorge, y a déposé un baiser
Et de son regard de glace a transpercé
Ta jeune innocence avec des tableaux
De contes de fées cachant le vampire.
Sans hommage pour ta tendre bonté,
Il était venu dans le but de s’assouvir…

Depuis ce matin funeste,
J’ai revêtu mon âme d’une armure de féroce haine
Je crie au monde ma vengeance
Et ne reposerai qu’au retour de ma reine !

O mon amour j’entends chaque nuit ce hurlement;
Seul un voile de tristesse sépare
Mon bras de ton intolérable détresse.