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Arwen GERNAK

Au jardin de Baudelaire

Au jardin de Baudelaire

Qui n’admira, dans un élan calme et mystique,
Baudelaire, facteur de vers mélancoliques,
De sinistres visions d’un passé romantique,
Amputées parfois d’un trop bel ouragan,
Et livrées si nues dans un corset d’argent.
La chaire s’y convulse, en vain, sous le métal,
Car, enfin, elle est telle qu’en tout animal,
Peureuse à faire frémir le cœur le plus brutal.
Mais la peinture aussi hante les Fleurs du Mal,
En ce qu’elle donne corps à des formes mentales,
Où perle la sueur, au front ornemental,
S’il n’est pas ravalé à son blanc minéral,
Alors que se respire un air opaque et sale,
Terreur du dernier jour et d’une aube fatale,
Où miroite de l’ange, la beauté sidérale,
Tant est-il qu’en ton verbe émerge et se dévoile
De ces marbres antiques, le lustre primordial,
Où l’ombre et la lumière ont une part égale ?
Quand la cité n’est plus, ni le pays natal.
La nature y prend force au climat tropical,
Où la fleur si fétide et la forêt se valent,
Où l’ombre en s’élevant, tend son piège fatal.
En cet espace clos, privé du ciel d’opale,
L’âme est entrelacée au serpent initial,
Et s’abreuve souvent au miasme infernal,
Avant de retrouver, la tempête passée,
Une lueur verdâtre et la mer apaisée.

Arwen Gernak
16-04-06