Vos
poèmes

Etouffez le sapin de roses
Il n’en sera pas plus heureux,
Car si jamais elle n’est la cause
Amour ne vaut rien à mes yeux.

Elle est ce bourgeon ravissant
Qu’un homme n’oserait toucher,
Elle est le printemps qui naissant
Pousse le vilain à bêcher.

Elle est la nature abondante ;
Sombre ; cette ogive gothique
Offense aux fées béantes
Qui semblent alors faméliques.

Derrière un vieux porche elle attend
Celui qui tentera sa main,
Qui la conduira en amant,
Vers ce qu’un sot nomme demain.

Elle est à droite, elle est à gauche,
Elle est la toile, elle est le peintre,
Oser le portrait est ébauche
Oser la voir, oser l’étreindre.

Ne pas la violer d’un regard,
Pas de mesure chez cette dame,
Ne pas la voiler s’il fait tard,
Femme de jais, parfum de femme.

S’oublier dans sa chevelure,
Sentir la gêne dans ses yeux
Dans son doux chant faire une cure
Vouloir se perdre dans ses lieux.

Dans ce cosmos tenter la fuite
Sans qu’elle n’en devine quart,
Alors une aria fortuite
Vous mène dans ce monde à part.

Athée Babel était pour toi
Pêché d’orgueil que de coucher
Sur le papier l’antique foi
Que nous devrions arracher.

Encor merci pour l’existence,
Venus la hait, Venus la craint,
C’est elle la vraie transcendance…
Elle peut mener au déclin.