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Ara DE CYPRINE

Nymphenburg

J'ai baladé fougue et jeunesse tout près tout près
À l’orée des près, dans l'ombre des peupliers
Crachant sa chaleur, le soleil me suppliait
Rafraîchi-toi dans un cours d'eau, tout frais, tout frais

Savourant son amertume douceur, je vis
De l'autre côté de ses reflets, une fille
Qui nage, joue, rit, danse, éclabousse et sautille.
Sauvageonne à l'esprit pur, ainsi va sa vie.

Sa candeur guillerette flâne sans château
La farouche nymphe me semble bien craintive
Restons discret dans notre prospective
C'est déjà heureux qu'elle ne m’aperçoit si tôt

Ses sombres yeux amandes brillent au soleil
Deux profondes perles, vibrantes et pétillantes
Le courant vif et les saccades frétillantes
Animent ces bijoux à l'éclat sans pareil

En-dessous, un clown au milieu de son visage
Il me riz-au-nez, nargue mon spleen un peu laid
Rit donc balourd imparfait, bois du petit lait
Qu'importe ta sorcellerie, je t'envisage

Toi qui a libre audience chez ma dulcinée
Fou de ma reine, va lui conter deux mots doux,
Qu'elle m'a rendu barjot sans poupée vaudou.
Chante-lui mes plus beaux atouts. Merci, nez.

Sur ses rives cascadent de brunes boucles
Dont s'échappent de légers embruns cerises.
Supplicieux délice et captivante emprise !
Bouche bée déjà j'ai succombé au miracle...

D'une grotte au milieu, une voix envoûtante
La lisse embrasure est léchée de baisers
Déposés par de drôles d'oiseaux apaisés
Quand une rieuse mélodie éclatante

Sort en harmonie parfaite de sa nature.
Sa langue gothique impose de se taire ?
J'en veux encor plus, et à l’affût je me terre.
Émoi inattendu au fond de la pâture.

Sortant de l'eau, deux petits pieds dans le tempo,
Sommet élancé de deux cousines germaines.
Et des hanches ! Enviées même des sirènes !
Le tout foulant le sol avec tant d'à propos...

Je la touche des yeux, épouse ses courbes
Avec plume d'ange, grave le paysage
Pour n'oublier jamais son désiré visage !
Zut et las ! Trop craquante une branche fourbe

Et la fée étonnée fuit les bords du ruisseau
Où est-ce ma peur qui trop tôt ne le quitte ?
La brise souffle qu'elle reviendra vite,
L'immortelle qui m'a inspiré ce morceau.