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Antonio Giuseppe SATTA

Réponse du soir d’été à la poétesse de Noailles

Ô douce Anna, en ce temps chaud des fenaisons
Les hautes herbes fauchées, leur exhalaison
Se mêlent au parfum des passions, la nuit tombée

Ô chère Anna, ce crépuscule dérobé
Emporte un peu de ton visage en demi teinte
J’ai en mémoire encor’ l’instant d’une étreinte

Le souffle de ta voix, l’odeur de ta nuque
Reste et ne sois ni éphémère ni caduque
Oui reste! que je te sois familier, aimant

Ta sève et ton suc, tout ce qui t’est nutriment
Je ne suis point mort en vain, en ton coeur inconscient
Qu’elles aillent au rythme des cycles à bon escient

Nos âmes se disperser au gré des saisons
Sans chercher qui de nous eut tort ou eut raison
Se disperser tel le pollen au gré du vent

Sans chercher le souvenir de l’auparavant
Il déchire les cieux par une bourrasque
En fardant le passé du plus vil masque

Ô Anna, l’hiver à pierre fendre ton coeur
Peut bien attendre! laissons le merle moqueur
Donner le la au charivari quotidien

Voici le temps des amours et du méridien
La nuit tombe sur nous en poussière étoilée
Elle trouve refuge en nos corps dévoilés

Dans une chambre obscure où les volets sont clos
La fenêtre béante nous épargne l’enclos
Les effluves nocturnes par les persiennes

Ont glissé jusqu’à nous, ô ma parisienne
L’aube encor’ emprunte de notre nuit folle
Met fin à notre émoi dan un lugubre envol.