Vos
poèmes

Elle se dodeline timide, feutrée
Comme pour ne pas déranger.
Frémissante dans le sous-bois
Elle vient caresser mon toit.

Voici qu’elle cogne à ma croisée,
Folie de vagues courroucées.
Ses ravages sont devenus délires,
Il lui faut disloquer avant de s’enfuir.

Elle crache, hurle et vocifère.
Bêtes et gens bien vite se terrent.
Les frêles herbes ploient en révérences
Les branches se tordent de souffrance.

Malheur au navire loin du port
Déjà sous cape ricane la mort.
Les coques disloquées par ses caprices
Jettent les matelots dans les abysses.

A l’aube bien vite elle disparait,
Par ce déluge trop harassée.
Elle a vomi toutes ses bourrasques
Mais songe déjà aux nouvelles frasques.

Tempête je te hais, je te maudis
Trop de souffrances sont de ton fruit.
Pourquoi vouloir toujours saccager
Quand Zéphyr ne pense qu’à caresser.