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Annie ELONG

Aux enfants d'Atlantide

Et si tout cela avait vraiment existé...
Et si tout cela devait recommencer ...

* * *

Se pourrait-il qu'un jour, du cœur de l'océan,
Emerge dans les brumes cette île fabuleuse
Reposant sous les flots depuis la nuit des temps?

Un rêve bien souvent me revient en mémoire...
Une femme apparaît, me conte son histoire,
Son pays, ses palais, les jardins suspendus
Et, caressant les grèves, le flux et le reflux
D'un paisible océan où balancent les algues,
Comme reflets cuivrés sur les toits d'orichalque.

Et la vie s'écoulait ...

La paix régnait ici depuis plus de mille ans
Quand au soir du Grand Rite célébré au couchant,
Un vieil homme en haillons s'approcha de l'autel.
"Ô Princes de ces lieux, entendez-vous le ciel?"
Le prophète parlait et le peuple écoutait.
Offensés, courroucés, les devins se moquaient.
Je me souviens d'un soir, sous nos yeux ébahis
Des myriades d'étoiles ont embrasé la nuit.
Mille flèches ardentes tombaient dans l'océan.
Un ultime présage : pour sept années durant,
Les conflits et la paix devaient se succéder.
Mais au lever du jour, tout s'était effacé ...

J'ai dansé au soleil avec le taureau blanc.
Les "Mouettes" autour de moi, portant leur talisman,
Sautaient, virevoltaient autour de l'animal.
Dans les gradins, grisée par le son des cymbales,
Trompettes et tambours qui rythmaient le spectacle,
La foule applaudissait, oubliant les oracles.
Lorsque soudain la terre commença à trembler.
Grincements, craquements, visages terrifiés.
Le sable de l'arène vibrait et ondulait.
Des clameurs s'élevèrent : le temple se couvrait
D'un voile de poussière et, de la ville au port,
Tous les chiens affolés hurlèrent à la mort.

Il fallut préparer un départ sans retour,
Une aube se leva, celle du dernier jour,
Soleil rouge et voilé mais plus un souffle d'air.
Entassés dans les barques nous attendions mes frères,
Leurs rapides trirèmes devaient nous retrouver
Au large, en haute mer. Sous nos yeux effarés
Lave et roches brûlantes jaillissaient et tombaient
Dans les flots en furie. La terre se convulsait.
Une immense lueur jaune puis rouge sang
Illumina l'Ouest, fracas assourdissant.
Demeures et palais, comme châteaux de cartes,
S'effondrèrent alors devant les foules hagardes.

Notre île agonisait ...

Épuisés, affamés, dans un grand désarroi,