L'océan démonté, d'un vert sombre et d'écume, Sans fin creuse des fosses où des monstres se noient, Ses crêtes impressionnantes se perdent dans la brume, A l'horizon s'unissent où le ciel foudroie!
Le ressac des vagues sans relâche se retire, Arrachant aux rochers les cheveux bruns des algues, Le sable et les galets roulent pour avertir D'un danger mugissant, qu'une fureur exalte!
Les éclairs dans la nuit déchirent des tranches d'ombre Où apparaissent soudain, comme sortant des abysses, Les fantômes des voiliers éclairant la pénombre, De ce gouffre monstrueux, cette profonde matrice!
Ce dragon déchaîné aux colères immondes, Entraîna dans ses flancs" le radeau de la Méduse," Ses naufragés hagards,affolés,se confondent En des gémissements que Géricault accuse!
Cette bête qui crache sa fureur d'outre-tombe, Se calme gauchement quand la marée décroît, Il rampe entre les roches pour gagner l'eau profonde, L'océan se retire de Charybde en Scylla!
