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Annie AVRIL

La mort et le garde Forestier


On ne vit qu’une fois sachons en profiter
Chaque matin qui naît doit être vénéré !...
Dans un sentier battu par le rythme du temps,
Un garde forestier s’en allait nonchalant,
Il ne lui fallait guère pour être bienheureux
Qu’une bouffée tirée d’un mégot miséreux.
Il côtoyait sans hâte et sans grand sentiment
La gente de ces bois au regard caressant.
Sa vie, fleuve tranquille, se déroulait sereine,
Le vieillard ne connût ni étreinte ni haine.
Pourtant ce matin-là au détour du chemin
La mort aux doigts glacés vint lui prendre la main.
Levant les bras aux cieux le vieil homme implora
Tous les dieux de l’olympe de Nyx à Héméra.
« De grâce prenez pitié je n’ai rien vu passé
Et n’ai connu des ans que leur pas cadencé
La vie ne m’a donné ni amour ni argent,
J’aimerai vivre encore une heure intensément ! «
Dans un ricanement échappé des enfers
La mort lui répondit : « Ta demande indiffère.
Viens par-delà les monts je règne en souveraine
Dépose ta misère et sa trop longue traîne. »
C’est ainsi que la mort parfois sans prévenir
Abrège la fadeur d’un trop piètre avenir !