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andre Julien

Le chêne vert.

Vieux chêne vert en garrigues,
Dans un espace d’herbes folles,
Un peu esseulé sans faribole,
Tes congénères qui eux fatiguent,
Complotent et rien de bon ne te prodiguent.

En te tenant à l’écart d’eux-mêmes,
Comment voudrais tu qu’ils t’aiment ?
Mais tu n’y prêtes aucune attention.
Tu étends tes branches et tes racines,
Au plus loin avec grande ambition.

Perché sur ton monticule de terre,
Sur ton tronc s’enroule du lierre.

Tes branches comme de long bras,
S’étendent comme pour toucher le ciel,
Voudraient attraper cette lune de miel.
Cette sphère lumineuse encore te fuira.

Tu voudrais attraper l’immensité,
Peut-être toucher la voie lactée.
Car dans cette illusoire réussite,
Tout de même dessous toi je m’abrite.

Sans le savoir tu m’offres le gîte,
Sous ta couronne au vent qui s’agite.
Et tu pressens l’orage qui arrive,
C’est aussi sa pluie qui te ravive.

Mais prend garde qu’il ne te foudroie,
En voulant étendre trop loin tes bras.
Tu n’en as que faire, rien ne te nuira,
Car tu ne peux vivre dans l’effroi.

Chaque journée passée tu t’approches,
Encore toujours vers ton but suprême,
Moi protégé de ton toit je suis blême.
Intense orage à ton tronc j’accroche,
Mes mains comme sur une roche.

La tempête a cessé tu as tenu bon,
Par ton courage tu me donnes leçons.
Je suis reparti trempé, les mains dans mes poches.

J’avais l’air d’un gavroche.