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André GUEVARA

La boule de fort...

Dans un village d'Anjou aux quatre sociétés,
Au Pont les laboureurs et puis à Cheviré
Le Progrès, La Fraternité et enfin l'Agriculture,
Où la boule de fort est une véritable culture.

En matière artificielle, ou bien en bois ferrée,
La boule peut être en buis, en frêne ou en cormier,
Les savates aux pieds et le verre d'Anjou,
Et la planche du fond, c'est dit-on le bout.

Aussi, qui que vous soyez, pour approcher le maître,
Le jeu le plus beau a pourtant ses faiblesses,
Au mépris du bon sens, le joueur appliqué,
Doit pousser la boule pour s'en approcher.

Dans le calme du jeux, armé d'une belle paresse,
Il doit être concentré, pour faire preuve d'adresse,
Tantôt baissant le front, tantôt levant les yeux,
Et un dernier regard, sur le maître dans le jeu.

S'appliquant à loisir avec grande finesse,
En poussant sans excès et mesurant la vitesse,
Un jeu trop rapide ou trop court en rimant,
Peut marquer le mépris ou les bons sentiments.

Et comme tout joueur n'offre rien d'incroyable,
Le point quelque fois n'est pas vraisemblable,
La pente prise en caprice et difficile à tenir,
Ainsi que la charge juste, pour y parvenir.

Roule la boule, roule, et si tu savais,
Voici quelques siècles le bon roi René,
Aurait aimer te pousser et pour mémoire,
Avec ses sujets, vous auriez marquer l'histoire.

Dans le trouble d'un jeu où aucun point n'est marqué,
A Dame Fanny et son âme bien charmée,
Posez-donc vos lèvres et retenez vos soupirs,
Sur sa croupe honorable si chère à vos désirs.

Mais les sociétés fertiles en joueurs pointilleux,
Nous donnent beaucoup et nous promettent que peu,
Cette boule dans les mains, cette nouvelle grâce,
Avant tout divertit et jamais ne lasse.

Quelle est belle la boule, quel agréable bonheur,
Qui donne tant de joies aux yeux du spectateur,
Gouttons les douceurs de cette chose charmante,
Et laissons le vulgaire aux cervelles ignorantes.

Chez nos dévots aïeux, cette boule tant aimée,
Fut longtemps dans la France un plaisir ignoré,
Mais il est des objets que l'art judicieux,
Doit offrir aux hommes... un plaisir heureux.