Vos
poèmes

Tu sais Pierrot, le temps ça dure, ça passe, ça revient.
C’est un refrain plein d’entrain,
un jour de soleil quittant sa terre natale
pour venir mourir sur nos épaules de jeunes frérots.

Pierrot, le temps c’est la fleur que tu tiens,
c’est le ventre d’où tu viens,
un gosse qui pleure parce qu’il a faim.

Tu sais frérot, le temps tous les jours te réveille, te rendort,
c’est une horloge qui tourne sans cesse,
une planète qui meurt dans nos villes et nos campagnes.

Frérot, le temps c’est un chagrin,
un soir où tu as perdu l’amour, l’amant, le temps.
Une larme dans tes yeux parce tu as peur de demain.

Tu sais Pierrot, le temps ça raconte une histoire d’un infini souvenir,
ça dort en nous, c’est la pluie qui tombe sur ta fenêtre
alors que tu regardes le ciel en espérant que bientôt il fera beau.

Pierrot, le temps c’est un regard,
un voyage au fin fond de l’avenir.
Un doigt pointé loin devant toi montrant le chemin.

Tu sais frérot, le temps tout partout
avance à même allure, au même rythme,
c’est une musique sensuelle
qui défile dans tes oreilles et te souffle le bonheur.

Frérot, le temps c’est une lune pâle,
un soir d’hiver sombre
qui sourit quand tu portes ton regard sur lui.

Tu sais Pierrot, le temps ça s’écoule dans tes veines,
ça grandit dans ton corps,
c’est la mante-religieuse qui tue avant de donner vie,
c’est récolter pour mieux semer.

Pierrot, le temps c’est cette fille qui t’a souri,
une jeune femme perdue dans la vie
qui a oublié d’être heureuse
parce qu’elle n’aimait que les autres.

Tu sais frérot, le temps toujours
t’empêchera de grandir, de t’enfuir,
alors oublie-le pour mieux vieillir.
Je sais frérot, le temps c’est ce chrysanthème
qui meurt dans ta main sur la tombe de grand-père
mais n’oublie pas, le temps nous essouffle
si l’on veut courir pour le rattraper.
Sache qu’il vaut mieux le laisser filer.

Tu sais Pierrot, le temps ça s’installe à notre naissance,
ça s’enfuit à notre mort.
C’est un viol qui nous fait souffrir toute une vie.

Pierrot, le temps c’est un amour latent
qui s’effrite mais que tu espères
car comment vivre sans lui.

Tu sais frérot, le temps jamais n’oubliera
qu’il a le pouvoir de te faire vivre,
de te faire choisir.

Je sais frérot, le temps c’est cette fille
qui meurt dans ta tête, mais n’oublie pas,
le temps c’est voir un arbre pousser dans le jardin,
c’est observer un gamin qui joue dans une cour d’école,
c’est aussi une fleur que tu pourras offrir à mille femmes
après t’être réjoui de n’en avoir perdu qu’une...