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Ambre DELUNE

L'effleure du mâle... (Chant Royal)

Vous aurez beau me prendre sans surprise
Sous alibi de votre liberté
Il n’y aurait eu de telle méprise !
Si votre honneur s’était mieux comporté
Mon amitié est une sentinelle
Je la destine à se faire éternelle
Pour décorer sans fin la galerie
Car les ajours qu’elle offre en broderie
Sont à mes yeux plus doux qu’un cotonnier
Plus savoureux qu’un banc de sucrerie
Ma bonne foi ne peut le renier !
Que vous prend-il de risquer en reprise
Mon affection sincère de clarté
Quand la votre se vêtit de traîtrise
Pour se cacher dans un lieu déserté
Si le silence est au polichinelle
Ce qu’un secret garde dans ma prunelle
Sachez monsieur que la bouffonnerie
Devient la loi d’une supercherie
Quand on la pique avec un tisonnier
Il en paraît burlesque plaidoirie
Ma bonne foi ne peut le renier !
Si à mon tort j’ai risqué la sottise
De croire un jour lors de notre aparté
Qu’au grand jamais il n’y aurait de crise
Susceptible de froisser la fierté
Je me trompais sur votre ritournelle
J’ai estimé la fibre paternelle
Alors qu’en fait votre pâtisserie
N’était qu’un flan bouilli d’hôtellerie
Moi qui aimais votre don cuisinier
Je goûte ainsi à la bizarrerie
Ma bonne foi ne peut le renier !
Sachez aussi qu’il n’est de pire emprise
Que votre accent aigu de puberté
Si ingénue je suis moi la Marquise
Ce lourd passé au présent s’est heurté
Vous déchirez ma robe de cannelle
Au détriment d’une fin criminelle
Comprenez bien que votre tromperie
Tourne sur vous un air de moquerie
Et chaque son resservi en denier
Bâtit un mur frais de maçonnerie
Ma bonne foi ne peut le renier !
Si vous aviez su tenir la maîtrise
De notre lien en ce sens alerté
Ce sentiment qui aujourd’hui se brise
N’aurait pas dû être déconcerté
Vous me voyiez agitant la flanelle
Drapeau de paix, ma flamme originelle
Mais son lever fut une étourderie
A votre endroit, nulle autre duperie
Ne me viendra surprendre à mon grenier
Je n’use pas de votre artillerie
Ma bonne foi ne peut le renier !
Laissez-moi donc à ma sauvagerie
Abandonnez votre cavalerie
Vous ne fûtes jamais mon prisonnier
Pas plus que je ne suis Vierge Marie
Ma bonne foi ne peut le renier !