Vos
poèmes

Si mes mains détenaient la lyre
Que l’on attribue au poète
Je laisserais mes doigts courir
Libres de faire sa conquête

S’il me fallait l’apprivoiser
Je la ferais ruisseau chantant
Qu’elle s’encharme de gaieté
Aux chamailleries des enfants

Je la danserais farandole
Sur une rapsodie tsigane
Qu’elle s’envole aux sens frivoles
D’une girouette gitane

Je la grincerais douloureuse
Pour qu’aux moussons des grandes pluies
Sa musique de pie voleuse
Chante les opéras enfuis

Je la nourrirais de serments
De ces aveux qu’on dit muets
Je la chaufferais aux sarments
D’une vigne déraisinée

Je l’halèterais à mon sein
Où roucoule l’eau de mes peines
Quand s’emmurmurent les desseins
De mes amours croquemitaines

Mais…

Je n’ai jamais tenu de corde
A pincer du bout de mes mots
C’est de mon âme monocorde
Que se joue mon encre en solo