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Alexandre VILNET

Aphrodite (ou l'oxymore)

Le ciel était obscur, la mer était paisible,
La pluie dissimulait une chaleur pénible.
Bien au large d'une île au décor merveilleux,
Un acte singulier venait d'avoir lieu.
Un Dieu avait coupé le sexe de son père,
Et jeté celui-ci au milieu de la mer.
La semence divine additionnée de sang,
Se répandit dans l'eau, fût poussée par le vent.
Zéphyr fit voyager l'écume constituée,
Vers les abords de l'île où tout a débuté.
Mais sur le sable fin, quand l'eau se déversa,
On aperçu Aphrodite qui émergea.
Déesse de l'amour voilà ce qu'elle était,
Et par le Dieu des Dieux elle fût adoptée.
Ses yeux d'un bleu azur, la blancheur de sa peau,
Firent rougir tous ceux qui l'admiraient là-haut.
Mariée de son plein gré, elle fût infidèle,
Au pauvre Héphaïstos qui était épris d'elle.
Hermès, Poséidon et bon nombre de Dieux,
Furent tous acceptés dans un lit amoureux;
Celui de la jolie déesse de l'amour,
Belle et douce la nuit, chasseresse le jour.

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Le ciel était obscur et la mer déchaînée
Les vagues s'abattaient sur l'île délaissée
Tout le monde avait fui depuis déjà longtemps
Cette terre émergée au coeur de l'océan

Seule restait une âme au corps bien amaigri
Les ongles dévorés et les jambes meurtries
Ses yeux où le ciel bleu prenait là son essence
Avaient viré au gris accablés de démence
Un simple drap de soie recouvrait son corps nu
Ses forces, ses atouts, tout avait disparu
Les rides de sa peau, de son front, de ses joues
Marquaient bien tout le mal qu'avait eu son époux
Et cette trahison de la jeune déesse
Qui était devenu la pire des maîtresses.

Elle dépérissait dans une pièce noire
Abandonnée des Dieux, effacée des mémoires
Aphrodite perdait la beauté juvénile
Qu'elle avait dévoilé en arrivant sur l'île
Sans mourir pour autant puisque bien éternelle
C'était le châtiment d'une femme infidèle.