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Alexandre GARRIGUE

À Une Fille

Marine au prénom d'or perlé,
Et douce comme un chant parlé,
Au nom sculpté et carrelé,
Qui flotte et plane dans mes rêves.
Et je la vois dans mes pensers,
Marcher, courir, rire et danser,
Mais tout cela est insensé,
Je ne perçois que des joies brèves.

Elle avait des yeux d'opaline,
Des courbes, des formes câlines,
Mais même une reine s'incline,
Et ne peut arrêter le temps.
Elle était heureuse et jolie,
Sublime, joyeuse et polie,
Mais le temps passe et l'on oublie,
La superbe fille d'antan.

Ah, j'étais tombé amoureux,
De tout ton être savoureux,
Et de tes baisers langoureux,
J'étais fou d'une belle femme.
Elle éclatait d'une splendeur,
Elle resplendissait de candeur,
Je l'aimais d'une telle ardeur,
Que triste en devenait mon âme.

Mais ma main contre la douce sienne,
Ravivait des lueurs anciennes,
Qu'on aurait pu se croire à Sienne,
Sous le soleil et le ciel bleu.
Mais cette ville de Toscane,
Écho des splendeurs océanes,
Comporte aussi ses quelques ânes,
Ses malheurs et maux nébuleux.

Oh, tout en elle était parfait,
Même son visage défait,
Restait magnifique et bien fait,
Même ses yeux mouillés de larmes.
Mais je ne laisserai couler,
Le long de ton nez, ni rouler
Contre tes joues, et ni fouler
Ta bouche avec autant de charme.

Elle était là sur mon passage,
Debout, majestueuse et sage,
J'avais pour elle ce message,
Pour toi qui t'en iras bientôt.