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Adeline GARCIA

Complainte masculine, imaginée par une femme

Tu peux toujours pleurer, je l'avais deviné
Aux noirs regards haineux que tu me destinais
A tes baisers glacés, qui leur saveur perdaient
Et à cette voix sèche que tu as adoptée
Au début ce ne fut qu'un fugitif nuage
Que j'éloignais de moi en homme noble et sage
O femme, je t'aimais et en toi je croyais
A une tendre mélodie je te comparais
Puis il eut comme un vent qui attisa mes doutes
Oui tu aimais un autre, tu comptais le cacher ?
Le temps des promesses pour toi était passé
Ne plus pouvoir aimer ; c'est ce que je redoute
Enfin,les ventouses d'une sourde douleur
En aspirant mon âme s'accrochèrenr à mon coeur
Et pendant ce temps-là, vipère jusqu'au bout
Avec je ne sais qui tu allais n'importe où
Mais depuis prime jeunesse je vivais par les bois
Ils me réconfortaient, quand bien je n'allais pas
Les vagues de la brise sur l'humide verdure
Au loin se confondaient avec l'immense azur
En regardant cela j'oubliais ma tristesse
D'une oreille charmée j'écoutais la forêt
Elle dominait tout ; elle était ma maîtresse
Je me fondais en elle, elle me consolait
Par cette immense grâce je suis encore vivant
Je sais que tu me trompes, et depuis si longtemps
Que tu as fait de moi un bien pauvre martyr
Car la fin ne vient pas ; je ne fais que souffrir
Je vous ai découverts souillant mon sanctuaire
S'étreignant tendrement parmi arbres et fleurs
Aucun mot n'aurait pu décrire un tel malheur
Sinon que j'étouffais, je me noyais dans l'air ...
Comme une main de feu la douleur fut en moi
Elle enflamma mon coeur, elle me dévora
La Haine, par pitié, remplace parfois l'amour ;
La douleur me rongeait, mais je t'aimais toujours
La nature était gaie, et son tapis de fleurs
Firent de la foret un magnifique Eden
Lors de mes tristes errances je lui contais ma peine
Elle semblait alors conjurer mon malheur
Je hante la forêt, tel un triste fantôme
Et à cause de toi je ne suis plus un homme
Tu feins le repentir, tu joues avec tes pleurs
Je t'aime et tu le sais ; j'aime aussi mon honneur
Va-t-en très loin de moi, je tâcherai alors
D'oublier que l'amour peut provoquer la mort.