Voici venir l'heure où se tait le bois. Le mont s'ensevelit dans la brunaille. Les paysans sont déjà sous leurs toits. On n'entend plus ni grelot, ni sonnaille. Pour la veillée, un conte d'autrefois .
Le mont s'ensevelit dans la brunaille. Le rimeur, que je suis, taille un roseau. Dame Douleur, rageuse, le tenaille. L'encens vomit sa fumée en fuseau. La muse a mal à semer sa grenaille.
Les paysans sont déjà sous leurs toits. On se défait, comme on peut, de sa peine. Adieu Sommeil ! Je compte sur les doigts. Ma fée est arrivée ! Elle est sereine. Elle sourit... Je la sens, je la vois !
On n'entend plus ni grelot, ni sonnaille. La paix ! Les mots se font obéissants. -"Ne réussit que peu qui trop pinaille " Du coeur, les vers sont toujours florissants. Mais l'art est haut; point il ne s'encanaille !
Pour la veillée, un conte d'autrefois. La page boit le ruisseau poétique. L'aube vient rendre à la forêt ses voix Pour un jour que finit ce mot cyclique : Voici venir l'heure où se tait le bois.
