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Yuri ORANGE

Huguette




Huguette, elle s’appelait Huguette.
Fallait-il que je l’aime pour que je la guette
Du haut de mon balcon. Commençait à naitre
Un nouvel amour. Mais Colette de sa fenêtre
Me salua d’un grand sourire ouvert.
De travers ses lunettes je vis ses beaux yeux verts.
Comme des anglais on parlait du temps qu’il faisait,
Comme un Français j’admirai ses yeux dans ma pensée.
Et quand des yeux verts me parlent de si près,
Je perds la notion du temps à peu près.
Quand les yeux noirs d’Huguette se lèvent pour me voir,
Une force alors me retient pour ne pas à ses pieds choir.
Mais quand l’une me parle alors que l’autre passe,
Je vous jure, que vouliez-vous à ces moments que je fasse ?
Mon cœur affolé bat mais pas en sourdine,
Tourne dans tout mon corps, non seulement dans ma poitrine.
Mes yeux courent en bas vers Huguette
Et remontent à gauche vers Colette.
J’ai l’impression alors que je dois loucher,
Excusez-moi, mais pour me calmer je dois me doucher !
Le lendemain en traversant la rue je vois Jeanine,
Cette jolie brunette est tellement féminine !
Sa petite tête entourée de cheveux frisés,
Son regard si sérieux, annonce-t-il un cœur brisé ?
Que sais-je ? Le mien par sa beauté est tout à fait touché.
Mais à force de la suivre des yeux j’ai trébuché.
Alors de mon étourderie j’eus le plaisir de la voir sourire,
J’ai souri aussi, muet sans pouvoir rien dire.
Jeanine est tellement belle qu’elle devient troublante ;
Mon esprit en est figé, mes jambes tremblantes.
Sa beauté créole sortait d’un musée incas,
Elle devenait pour moi inabordable en tout cas.
Devant les belles filles je me trouble, je trébuche,
Je suis très intimidé, je les fuis comme une autruche !
A vrai dire c’était à Huguette que je pensais le plus,
Je la voyais dans mes rêves, lui parlais de surplus.
Jamais je n’osais aborder une fille dans la rue,
Encore moins Huguette, rien qu’à la voir j’en étais ému.
Que quelqu’un me la fasse connaître, j’attendais cette occas
Quant à Colette je n’en avais aucune illusion !
Avec Renée je me sentais très à l’aise pourtant,
Souriante, blonde, elle ne me troublait pas pour autant.
Près d’elle je n’avais pas de complexes, on sortait ensemble
On riait, on bavardait, on s’aimait bien il me semble.
J’avais alors décidé de lui déclarer mon amour
Et de lui proposer ma sincère amitié pour toujours.
Mais mes amours pour le destin n’étaient que futilités,
Il nous dispersa tous, histoire d’actualités.
D’un jour à l’autre je perdis toutes ces beautés de vue,
Cinquante ans sont passées, d’elles je n’ai plus rien entend
Dans ma mémoire elles sont restées jeunes et belles
Mais dernièrement d’Huguette j’eus des nouvelles !
J’ai dévoilé un cousin à un moment inattendu
Qui me passa ses données bien entendu.
J’eus la surprise d’apprendre qu’elle n’était pas loin de m
Sans hésiter je l’appelai, lui parlai avec grand émoi.
En grandes lignes nous avons couvert cinquante ans passées,