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William TELLECHEA

Helmut Berger

"Nous perdimes nos chairs vers l'infini tendre du sable"


Il avait des airs mondains, nobles et précieux
Tout ce luxe capricieux à la d'Aurevilly,
Doux fouillis de stupres en vrac ; comme un trésor
Où se traînent les pourpres nazis et les joyaux de la rue.

Il jouait encor les rois vierges, Pasolini,
Ludwig coruscant ou les frasques du garçonnet,
Lili Marlène en camisole, l'exquise poudrerizée
Comme si ce monde fou -qui n'existe plus- était à lui.

Qu'il aimait les hortensias bleus et incarnats
Quelques lys androgynes, pots-pourris flétris, bleuis,
Cet ange saltimbanque -mutin- qui fût sodomite,
Visconti tout le soir, Romy et ceux que l'on oublie.

Ô ses bals calins de Venise, Babel d'étole azur
Faux prélats fardés, (qui sonnent l'hallali bourgeois)
Toiles de Grubacs liberty or, palais Balbi en stuc,
Baisemains d'archanges gris et laquais échevelés...

Tous ces chleuhs cloîtrés et tous ces chichis,
Colifichets, saphisme, nuits saintes pour la débauche,
Tant de ruines polychromes et hautaines ; or et argent
D'un vieil acteur sur la croix, pour jouer enfin avec nous.

Au salon Kitty.