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Tibault VAGNULINS

Pathantique

Monté en haut du Palatin
Il la regarde venir au loin,
Il donnerait alors toutes les richesses latines
Pour une dernière fois enlacer sa Sabine.

Les oiseaux qui s'envolent dans le ciel ce matin,
Promettent un avenir triste à ce doux humain.
Voilà longtemps qu'il l'aime, qu'il la prie, qu'il la ve
Mais ses parents ne veulent qu'elles lui fassent des voeux.

"Ce n'est donc qu'un romain que tu te veux choisir
"Ma fille, ah non ! jamais ! tu n'iras te mêler
"A ce peuple misérable de paysans épais !
"Ce mariage est une chose dont je ne puis souffrir !"

Voilà ce que disait le pater à sa fille,
Alors on pouvait lire toute sa mélancolie.
Ses yeux -plus profonds que les vastes océans-
S'emplissaient de ses larmes coulant en un torrent.

Tout en notre bas monde lui paraissait cruel,
Parfois elle priait et devant l'Eternel,
Réclamait que son hymen elle voit accepter
Ou qu'à jamais la mort son âme vienne apaiser.

"Toi qui de tout la haut voit tout, entend ma plainte !
"Dieu, vient donc en ce jour aidait la fille d'Eve,
"Quam diu cras et cras, mais quand cela s'achève ?
"Si tu me le refuses je serai ta défunte."

Seule dans le jardin, en pleurs sous le figuier,
Les tourments de son âme dans l'abîme l'emmenaient.
Alors malgré les cris, l'appel, l'incantation,
Là haut, loin, dans le ciel, aucune voit ne répond.

"Suis-je donc abandonnée en ces jours magnifiques,
"De ta protection Dieu que j'ai tant aimé,
"Est-ce donc là le sort que tu me destinais,
"A moi pauvre mortelle amoureuse pathétique ?"

Elle redemande au père d'accorder sa clémence,
Et de bien la marier pour finir ses souffrances.
Sed semper eadem, "non volui non volo !
Jamais, m'entends-tu bien, cet homme n'est qu'un maraud !

Jusque chez son amant, en détresse elle accourt,
Et la fuite lui propose comme ultime recours.
Mais la guerre déjà oppose leur deux pays,
Des Sabins, les romains ont enlevé les filles.

"Je ne puis t'emmener toi qu'éternellement j'aime,
"Car de mon peuple demain je porterai l'emblème,
"Et sans doute périrai de la main d'un des tiens,
"Il me faut te quitter comme le veut mon destin."

Adieux homme héroïque, va, suis ta destiné.
Pars avec tes légions te bâtir un empire,
Pendant que celle qui t'aime de sa main propre expire.
C'est bien au prix du sang que les grands ont régné.