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Thomas LEENHARDT

Le Chant du Quêteur

Mes routes me promènent à travers des contrées ;
Devant tant de beautés, d’horizons inconnus,
Tant de choses sans quoi je n’aurais rencontré
Ce pourquoi cette terre doit être connue.

J’ai beaucoup voyagé, tant de temps dépensé,
J’ai cherché sans arrêt dans ces lieux éloignés
Un trésor pour mes yeux qui saurait compenser
Celui qui en tes yeux avait pu m’empoigner.

Mes pas m’ont emmenés aux confins du Midi
Dans les pays brûlants des hommes de Nabù,
J’ai franchis les ravins du Portail de Nidy
Jusqu’aux côtes glacées des Neigeux du Grand Bout.

J’ai grimpé aussi haut sur les monts d’Aetos
Jusqu’à voir s’étaler, à mes pieds, une mer,
Faites de ce manteau qui nous cache Orinthos
Lorsque l’eau de ses yeux rend nos jours plus amers.

Au clair de Melinthos, j’ai chevauché la nuit,
L’accompagnant durant nombreuses de ses vies,
Sous les yeux infinis des aïeux, sans un bruit,
Joignant le Cimetière des Feux Inassouvis.

J’ai traversé l’Océan aux Quatre Horizons,
Cherchant devant mes pas ce bout d’anonymat ;
J’ai brisé les barreaux de la Terre-Prison,
Et foulé de mes pieds les terres d’Akhmaa.

Le Berceau de la Vie a transpercé mon cœur,
Je sentais en mes veines s’écouler le sang
Qui fait pousser chaque arbre, éclore chaque fleur,
Et fait de cette terre un monde éblouissant.

Nul autre humain que moi, cet air immatériel,
A tous les horizons, ne le prenait pour proie ;
Et quand du haut d’un pic je balayais le ciel
Des yeux, je ne voyais ni les gens, ni leurs rois.

Et quand tombait le jour, que Melinthos venait,
Les enfants d’Akhmaa la couvraient le leurs chants.
Perché sur mes sommets, moi, je me souvenais ;
De ta voix, leurs mélopées, en moi s’attachant.

Mais à chaque matin où se rouvraient mes yeux,
Restaient en moi les bribes de rêves de toi,
Je savais qu’il me faudrait plus que quelques cieux
Pour atteindre ce lieu qui avait fait ton toit.

J’ai marché au couchant, devinant qu’Orinthos,
Qui brille chaque jour, rayonnant de beauté,
Chaque soir en laissant la place à Melinthos,
Ne pouvait qu’aller se placer à tes côtés.

Les coups des tambours du temps ne tairons jamais
Les battements de nos cœurs qui rythment nos vies
Que ces mots t’aient atteint, ou pas, je le promets ;
Je reprendrai le temps que l’on nous a ravit.