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Thierry DEMERCASTEL

Ma chère amie



Dans l’errance de ma plume, aux saisons lointaines,
Et que la lumière m’éclabousse de ses solitudes, éperdu
Oh ! mon amie, dites moi où vont ces vers qui m’entraînent,
Vont ils dans les peines du silence aux noirceurs têtues.

Savez vous combien de peines, de chagrins, s’y trouvent,
Cherchant hagards l’ébauche d’une autre rive,
Cette porte lourde que l’on entrouvre
Comblée de lueurs étranges et lascives.

Oh ! mon amie il fallait que je vous dise
Que mon encre n’est que douce mélancolie,
Pâleur étrange et enivrante où les sommeils se brisent,
En un bouquet de coquelicots, elle se déguise.

Langueur mêlée au désir d’éphémères larmes
Où vont les soupirs d’une mer houleuse,
Où le cœur balbutie et vous réclame
Quelques fragments de passé aux heures fiévreuses.

Mon âme inquiète ère déjà sur les parvis foulés
En l’église encombrée d’abîmes naissants,
Au murmure intime de mes prières surannées
Elle fuit en un rêve évanescent.

Savez vous combien le bonheur est savoureux
Quand il s’éveille de vieilles tristesses
Et que l’on regarde au fond de ses yeux
Le temps qui passe comme une caresse.

Point de regret dans cette aube endolorie,
Rêveuse et mélancolique, où vont
D’indicibles rumeurs sur les matins évanouis
De nos sommeils épanouis, sous nos fronts.

Savez vous combien j’ai crié vers le ciel,
Mais il n’entend jamais, et l’écho
Putréfié devient toujours cet ange cruel
Se cachant entre des pilastres de pierre et des faux.

A ce chant morne qui m’étreint dans mes silences,
Ivre de douleur mais infiniment sage,
Je vais à ces feuilles morte et je danse
Comme de vieille lunes sur les nuages.

Savez vous mon amie ce privilège qui m’étreint,
Ce morceau de vie et de joie ineffable
De vous savoir penchée sur mes quatrains,
Sur cette mélancolie dont je suis coupable.

Savez mon amie si à cette horloge obstinée,
Ce martèlement infernal froid et tragique,
Si les poètes aux douleurs très atténuées,
Là bas, rêvent encore près de corolles angéliques.

Savez vous si l’oiseau que ma mémoire aura peint,
Chantera encore dans les vapeurs stériles
D’un corps délabré qui n’a plus rien d’humain,