Un soleil ennemi
J'éprouve maintenant, le grand désir amer
De la voir, la toucher, l'embrasser puis l'aimer.
Je quitte maintenant, cet immense désert,
Dans lequel j'ai souffert de nombreuses années...
Un aride désert, de poussière, de terre,
Où je n'avais ni eau, ni repos, ni repères.
Sous un soleil de plomb, jaillissant de rayons,
A genoux, puis couché, j'ai rampé, j'ai pleuré !
Mais il fallait marcher, vaincre la perdition.
J'avais à résister contre l'absurdité.
L'habitude a vaincu ma sombre solitude,
J'ai appris à aimer le crépuscule, un soir.
Ce soleil ennemi, j'en ai fait mon ami.
J'ai trouvé un bonheur au fond du désespoir.
A présent, j’aperçois enfin une sortie.
Je vais bientôt laisser ce grand désert trop rude.
Mais que vois-je là-bas au loin de ma vision ?
C’est un être de chair ; une femme, elle est belle !
Une grande émotion fait battre fort mon coeur.
Son sourire est rieur, ses yeux sont cajoleurs.
Je tombe, je me lève et j'avance vers elle.
Se pâme ma raison dans mon agitation.
Encore je me lève. Une voix dit : " je t'aime "
Mes forces diminuent et son image est blême.
Je l'appelle et j’attends, mais je ne la vois plus.
Une lyre je prends comme pour Eurydice.
Pourquoi faut-il toujours que Dieu ne s'attendrisse ?
Je retrouve l’esprit, mon rêve s'atténue.
Sur le sable brûlant d'un désert infernal,
J'ai marché les pieds nus, comme un maigre chacal.
Enfin, porte le vent l'air doux, frais de la mer
Je pars à bord des flots d'un grand Amour amer.
