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Sylvain BERNON

Ce mot

Quelques fois je m’endors près d’une âme esseulée,
Égoïste, elle me tend ses plus tristes entailles.
Je prend tout dans ma main, le mélange aux regrets,
Persuadé d’être une ombre que l’amour ravitaille.

D’autres fois, je souris, je danse mes amis,
Étonnant, avec gêne, les cerveaux du jugement.
Une blague, une pensée, un fou rire, une connerie,
Et voilà que soudain, je deviens attachant.

Parfois je m’abandonne sur un air de chagrin,
Me disant que le monde a perdu sa beauté.
Elle me manque, chaque jour, un peu plus, déjà moins,
Puis la grâce ressurgit comme un Saint-Père athée.

Des fois je m’allume au détour d’un quatrain,
Aveuglé par les larmes qui descendent sur ces muses.
En feu sur mon clavier, le mouchoir à la main,
Je présente, hypocrite, mes sincères excuses.

Souvent j’explose de joie au milieu d’une famille
Qui respire le parfum d’un beau ciel dégagé.
A mon père, à ma mère, ma femme, mon fils, ma fille,
J’arrive plus à compter combien vous me donnez.

C’est vrai, la vie trahit, oublie d’être sereine,
Trois épines plantées qui délaissent sans voie.
Du savoir à mes doutes, de la joie sur ma peine,
Mais ce mot pour te dire : « Je vais bien, rassure-toi. »